Le match Chine-Japon, un nouveau clin d’œil de l’histoire

16 août : le PIB de la Chine passe devant celui du Japon au deuxième trimestre 2010 ; 18 août : le Parlement taïwanais approuve l’accord de libre échange avec la Chine.

L’Histoire est décidemment le meilleur des feuilletons. Dans l’épisode que nous vivons aujourd’hui, la Chine prend une revanche pacifique mais terrible sur son ancien bourreau Japonais. Son PIB est en train de dépasser celui de l’empire du soleil levant qui assiste impuissant à l’explosion économique de ce qui sera bientôt la première puissance mondiale.

Les Japonais profitent comme les autres, mieux que les autres, de la croissance chinoise. Ils sont après tout industriellement et géographiquement fondés à devancer les Allemands dans la fourniture des machines et des équipements dont l’usine du monde a besoin. Le Japon reste le premier fournisseur de la Chine mais les dragons taiwanais et coréens lui mordent les talons. Et les Chinois sont les premiers à favoriser cette tendance.

Car les Chinois ont de la mémoire : on n’oublie pas facilement les 12 millions de morts (dont 9 millions de civils), les 100 000 prisonniers massacrés, les 10 millions de civils réquisitionnés par l’armée de l’empereur, la folie meurtrière de ses généraux, les massacres de Nankin et Shanghai, la politique des « trois tout » (tue tout, brûle tout, pille tout) du Général Okamura.

La guerre aujourd’hui est pacifique. Mais sa violence est intacte. Le Japon restera-t-il le partenaire privilégié de la croissance chinoise ? Le temps nécessaire à la cicatrisation des plaies est proportionnel à leur gravité. Et pendant cette longue convalescence, les nouveaux Japons en puissance de l’Asie comme la Corée occupent le terrain. Ironie de l’Histoire, c’est à propos de la Corée et en Corée que les deux pays avaient commencé de s’affronter en 1894 …

L’Histoire a de la suite dans les idées.

Marco Polo 2010